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parole aux TCA

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6 mai 2007

premier message... nocturne

Comme ils sont mignons... Moi en ce moment, je les compte, les moutons, et : ça ne marche pas, je n'arrive pas à m'endormir. J'ai arrêté les somnifères, mon médecin adore ça, pour elle l'essentiel c'est que je me repose. Problème : dur d'être réveillée le lendemain matin. Avant de reprendre la fac, je faisais mes nuits de 14h, mais j'avais du mal à émerger, alors je faisais une sieste l'après midi. Mais impossible à faire en travaillant 8 ou 10 heures par jour... Autre inconvénient des somnifères : le sommeil est artificiel, donc pas réellement reposant, ni agréable, et ça m'empêche de rêver...

Alors oui, je préfère dormir moins et profiter de mon monde parallèle, mes rêves, souvent désagréables-Sarkozy l'autre jour, camps de concentration hier...-mais au moins c'est vivant, et c'est moi. Accessoirement, les cernes, ça fait sérieux...

En ce moment, côté nourriture, c'est plutôt difficile. Lourde tendance à sauter les repas, ça m'évite aussi d'être avec mes parents, et le régime fruits, yaourts, et pain parce qu'il faut bien du solide, c'est assez moyen, d'autant que les examens débutent dans 3 jours, il faut être en forme. Mais je n'ai pas le courage, je suis fatiguée de manger. En fait je n'y prends aucun plaisir, alors faire l'effort quatre fois par jour d'affronter l'aliment, cet intrus dont je me méfie, ce n'est pas possible tous les jours à toutes les périodes. Parce qu'en plus, quand on mange peu calorique, il faut manger beaucoup et souvent, enfin à mon avis, qui n'est pas celui des médecins. J'ai en horreur viande et oeufs, et le poisson, dans l'absolu ce n'est pas mauvais, mais je m'en passe volontiers. Seulement, comme je ne supporte plus d'avaler ces satanés compléments alimentaires hyperprotéinés et caloriques, parce que c'est franchement mauvais, je dois faire des efforts. Et yaourts ou petits suisses ne suffisent pas...

Je vis dans la peur constante de ne plus y arriver, de céder devant la facilité qui consiste à ne pas faire de repas et grignoter de temps en temps fruit, yaourt ou crudité, un jour, puis deux, puis une semaine, puis toute ma vie, ma vie, ce gouffre interminable, inévitable, que je ne maîtrise pas et qui m'effraie. Tous les jours j'ai cette peur : combien de temps vais-je tenir? Peur de  craquer, accroche-toi, oui, m'accrocher, mais à quoi? Tout est si friable, instable, périlleux, à qui faire confiance? A moi sûrement pas, je connais ma perversité. Peut-être une force quelconque me met à l'épreuve, qui sait, peut-être suis-je en train de payer un accompte en échange du bonheur incommensurable qui m'attend, peut-être est-ce une sorte de test d'accès à un club privilégié-celui des gens qui ont vécu quelque chose et sont à même d'aider les autres.

Et non, il ne faut pas rêver, à chacun ses épreuves, il ne faut pas attendre de récompense en échange. Enfin, d'un point de vue optimiste, vivre tout ça permet de relativiser bien des soucis quotidiens sur des choses qui n'en valent pas la peine. Et puis je suis tellement consciente qu'il y a bien pire à vivre... parfois, enfin pour être honnête souvent, j'en ai honte.

Moutons, me revoilà : besoin de dormir...

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6 mai 2007

Je me lance...

8 ans d'anorexie-boulimie, au moins 7 psychiatres, et le mal-être est bel et bien toujours présent.

Or comment se confier, partager, à la fois pour se sentir un peu libérée, et pour, autant que possible, apporter aide, soutiens, conseils, à quiconque en a besoin? Le journal intime a ses limites. Ecrire, bien sûr, j'en ai envie, crier au monde l'injustice, la douleur, faire comprendre la maladie et vaincre les préjugés, prévenir...j'en ai envie, mais écrire un livre, c'est difficile et éprouvant, et encore faut-il avoir les qualités pour le faire, et le courage de se plonger dans ce travail de longue haleine.

Alors un blog, bonne idée je pense, car il permet l'interactivité, et préserve l'anonymat ce qui rend les choses plus faciles. Surtout, un merci pour cette idée à youstinette dont j'ai découvert tout à fait par hasard le blog sur les tca sur skyblog, et à M. R..., professeur d'informatique qui m'a permis d'apprendre comment fonctionne un blog...

Petite présentation : j'ai 22 ans et à mon actif 8 ans de maladie, 7 ans de traitement anti-dépresseur et anxiolytique, 2 hospitalisations. J'ai dépassé beaucoup de stades, ça oui, j'ai un poids à peu près correct même si la composition corporelle n'est pas idéale, et ce depuis 6 mois, un record. J'ai d'abord fondu, puis repris du poids, ensuite s'est mis en route un yoyo perturbant. En tout cas, le poids n'est pas tout, loin de là, et s'il est primordiale d'avoir une bonne santé physique, ça l'est tout autant de retrouver une solidité psychologique, et là les choses se compliquent encore plus. A l'étape de reprendre du poids, étape terrible où 100 grammes prennent une proportion démesurée, on espère qu'au moins en échange, moralement les choses s'arrangeront. Mais ce n'est pas si simple, l'état d'esprit évolue, mais quoiqu'il en soit les problèmes sont tenaces. Je ne suis pas déprimée ou désespérée, on peut prendre ça pour du pessimisme, en tout cas j'ai le sentiment d'être malade à vie, l'anorexie est omniprésente, elle est là derrière la porte l'oeil collé au trou de la serrure, prête à se précipiter dès qu'elle sent une fragilité percer.

Alors, j'ai besoin de me confier, d'échanger, de parler de ce genre de choses inabordables entre copines ou en famille, parce qu'il semble qu'il faille être concerné pour comprendre les contorsions d'un esprit tel que le mien, que le vôtre peut-être. J'annonce la couleur : je ne veux pas me plaindre ni gémir, les choses sont comme elles sont, je veux juste un espace, au moins dans ce monde virtuel qu'est l'internet, où aborder certains sujets et partager des expériences. Je veux pouvoir aborder des sujets graves sans que la déprime m'envahisse ni n'envahisse ceux qui voudront lire mes mots et écrire les leurs. Anorexie, soit damnée : ton climat préféré est celui de l'angoisse et de la tristesse, et bien je t'imposerai autant que possible une atmosphère paisible et saine.

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